dépistage de la dysphagie


Une détection précoce de la dysphagie est la clé pour réduire les risques qu’engendre une dysphagie non traitée, tels que la malnutrition, la déshydratation ou des complications respiratoires. Plusieurs études ont effectivement montré qu’un outil de dépistage permet de réduire considérablement les risques de complications (Cichero, Heaton, & Bassett, 2009).

Actuellement, de nombreuses mesures de dépistage sont disponibles. Toutes partagent le point commun de pouvoir diviser les patients en deux catégories: 

 

Stéphanie Daniels et ses collègues ont développé en 1997 un dépistage clinique qui s’est établi dans les pays germanophones comme le Daniels-Screening ou « deux de six » (Daniels et al., 1998).

Ils ont réussi à identifier six signes cliniques qui permettent, après un AVC en phase aiguë, dans le cas d’apparition combinée de deux ou plusieurs signes, de prédire la sévérité de la dysphagie et le risque de fausse route avec une sensibilité de 92,3% et une spécificité de 67%.

 

 

Les signes cliniques proposés sont les suivants : 

 

 

  • Toux anormale volontaire
  • Réflexe nauséeux anormal
  • Dysarthrie
  • Dysphonie
  • Toux après l’absorption d’une quantité d’eau prédéterminée 
  • Changement de ton de la voix après une gorgée d’eau

 

D’autres instruments de dépistage examinent entre autres aussi la vigilance, la capacité du patient à exécuter des ordres, le contrôle de la salive, l’asymétrie faciale ( Bravata et al, 2009. ; Edmiaston, Connor, Loehr, & Nassief, 2010 ; Perry, 2001 ; Westergren, 2006 ). Divers tests de dépistage utilisent de l’eau pour une évaluation rapide, alors que Trapl utilise aussi d’autres consistances dans le GUSS (Trapl et al., 2007). Le GUSS (Gugging Swallow Screen) est l’un des seuls tests de dépistage qui ait été développé en allemand.  

Actuellement, les experts sont divisés pour savoir si les mesures de dépistage doivent être effectuées par des infirmières, car elles sont présentes 24 heures sur 24, ou si les instruments de dépistage doivent être utilisés uniquement par des thérapeutes spécialistes de la dysphagie.

Unanimement, tous les auteurs d’articles sur le dépistage de la dysphagie soulignent le fait que même des outils de dépistage très simples et rapidement utilisables nécessitent une formation de l’utilisateur.

 

Exemple de dépistage de Stephanie Daniels (Daniels 2000):

 

 

Littérature

Bravata, D. M., Daggett, V. S., Woodward-Hagg, H., Damush, T., Plue, L., Russell, S., et al. (2009). Comparison of two approaches to screen for dysphagia among acute ischemic stroke patients: nursing admission screening tool versus National Institutes of Health stroke scale. J Rehabil Res Dev, 46(9), 1127-1134.

Cichero, J. A., Heaton, S., & Bassett, L. (2009). Triaging dysphagia: nurse screening for dysphagia in an acute hospital. J Clin Nurs, 18(11), 1649-1659.

Daniels, S. K., Ballo, L. A., Mahoney, M. C., & Foundas, A. L. (2000). Clinical predictors of dysphagia and aspiration risk: outcome measures in acute stroke patients. Arch Phys Med Rehabil, 81(8), 1030-1033.

Daniels, S. K., Brailey, K., Priestly, D. H., Herrington, L. R., Weisberg, L. A., & Foundas, A. L. (1998). Aspiration in patients with acute stroke. Arch Phys Med Rehabil, 79(1), 14-19.

Edmiaston, J., Connor, L. T., Loehr, L., & Nassief, A. (2010). Validation of a dysphagia screening tool in acute stroke patients.Am J Crit Care, 19(4), 357-364.

Ickenstein, G. W., Riecker, A., Hohlig, C., Muller, R., Becker, U., Reichmann, H., et al. (2010). Pneumonia and in-hospital mortality in the context of neurogenic oropharyngeal dysphagia (NOD) in stroke and a new NOD step-wise concept. J Neurol, 257(9), 1492-1499.

Perry, L. (2001). Screening swallowing function of patients with acute stroke. Part one: Identification, implementation and initial evaluation of a screening tool for use by nurses. J Clin Nurs, 10(4), 463-473.

Trapl, M., Enderle, P., Nowotny, M., Teuschl, Y., Matz, K., Dachenhausen, A., et al. (2007). Dysphagia bedside screening for acute-stroke patients: the Gugging Swallowing Screen. Stroke, 38(11), 2948-2952.

Westergren, A. (2006). Detection of eating difficulties after stroke: a systematic review. Int Nurs Rev, 53(2), 143-149.